Accidents de la route. Les antidépresseurs augmentent de 34% le risque d’accident
CONDUITE – Boire ou conduire il faut choisir, tout le monde le sait. Mais prendre des antidépresseurs ou conduire, faut-il choisir ? Selon l’agence du médicament ANSM qui publie une étude dans la revue spécialisée Journal of Clinical Psychiatry et appelle à une « vigilance » spéciale, la prise d’antidépresseur au volant augmenterait de 34% le risque d’accidents de la route !
Selon une étude réalisée par l’Inserm en collaboration avec l’ANSM sur 72.685 conducteurs impliqués dans des accidents corporels de la route entre 2005 et 2008, la prise d’antidépresseur augmente sensiblement le risque d’avoir un accident de la route. Les deux organismes ont réalisé cette étude en croisant les fichiers de police sur les accidents de la route avec blessés et ceux de l’assurance maladie pour déterminer les médicaments prescrits à ces conducteurs dans les jours précédant l’accident.
Et les résultats sont sans appel : un risque accru d’accident de 34% a été détecté pour les 2.936 conducteurs qui avaient pris au moins un antidépresseur la veille de l’accident. Selon Emmanuel Lagarde, co-auteur de l’étude « il y a des périodes pendant lesquelles il faut être particulièrement vigilant et les praticiens doivent prévenir leurs malades quand ils débutent ou changent un traitement ».
Il faut cependant bien garder à l’esprit que les antidépresseurs peuvent être compatibles avec la conduite d’un véhicule mais il faut respecter certaines règles ! « A mon avis, il n’y a pas d’effet médicament sur le long terme, les gens qui sont sous antidépresseurs ont plus d’accidents effectivement, mais pas à cause du médicament » selon Emmanuel Lagarde.
Afin de se renseigner, vérifiez bien les autocollants indicateurs des risques d’un médicament pour la conduite : les médicaments sont classés en trois niveaux de risque, allant du niveau 1 (faible) à 3 (risque majeur), indiqués par des pictogrammes : un triangle jaune pour le niveau 1, orange pour le niveau 2 et rouge pour le niveau 3 (qui déconseille formellement la conduite automobile). En effet selon l’ANSM, « le pictogramme orange, présent en France sur la boîte de tous les médicaments antidépresseurs, participe à la mise en garde des usagers et devrait favoriser le dialogue avec les professionnels de santé. Que ce soit au moment de la prescription, de l’administration ou de la délivrance. »