ADN : en remplacement du disque dur, le stockage du futur ?
STOCKAGE – L’ADN comme disque dur du futur pour stocker des millions de données ? Des chercheurs en bio-informatique ont créé un moyen de stocker des données sous forme d’ADN, qui a l’avantage de se conserver pendant des dizaines de milliers d’années comme le précise les scientifiques : « Nous savons déjà que l’ADN est une matière robuste pour stocker des informations, car nous en avons extrait des os de mammouth laineux, qui datent de dizaines de milliers d’années » . Alors comment l’ADN peut devenir le nouveau disque dur du futur ?
L’équipe européenne de l’institut européen de bio-informatique (EMLB-EBI) basé à Londres et dirigée par Nick Goldman travaille sur le stockage de données sur l’ADN depuis de nombreuses années (notamment les travaux de bio-informatique et génétique de George Church) car « l’ADN est également incroyablement petit, dense et n’a pas besoin de puissance pour le stockage, le transport et la captation sont très faciles ». Une source infinie de stockage pour nos données, et à moindre coût !
Pour leur première étude, les scientifiques en bio-informatique ont éussi à produire puis à décoder de l’ADN contenant différentes données dont un enregistrement mp3 du discours «I have a dream» de Martin Luther King, une copie de l’article historique de Watson et Crick décrivant la structure moléculaire des composant de l’ADN et un texte contenant l’ensemble des sonnets de Shakespeare. Tout cela dans un grain de poussière contenant de l’ADN !
Afin d’arriver à utiliser l’ADN comme système de stockage de données, les chercheurs ont transformé la version numérique de ces documents, une succession de 0 et de 1, en un code ADN – une succession de lettres A, C, T ou G , les bases qui composent les barres de a double hélice du code ADN. L’objectif de ce stockage n’est pas de remplacer la clef USB mais plutôt de stocker des archives très lourdes ou des data centers très onéreux comme l’explique au quotidien suisse Christophe Dessimoz, co-signataire de l’article paru dans Nature : «Comme le coût de conservation de l’ADN est quasi-nul, la méthode est déjà compétitive pour des applications très pointues. Par exemple, pour conserver à très long terme les coordonnées de sites nucléaires. D’ici 10 ans, le prix sera divisé au moins par 100 ce qui permettra vraiment de développer l’archivage par ADN.»