Euthanasie : une « radiation » pour le Docteur Bonnemaison ?
BAYONNE – L’ordre des Médecins n’a pas attendu la décision judiciaire pour radier le Docteur Nicolas Bonnemaison, urgentiste qui avait provoqué délibérément la mort de 7 malades en fin de vie en 2011, afin d’abréger leurs souffrances. Avec une mise en examen pour empoisonnement de personnes vulnérables, le Docteur Bonnemaison ne pourra plus exercer et vient d’être radier de l’Ordre des Médecins.
Le docteur Nicolas Bonnemaison n’a jamais contesté les actes qui lui sont reprochés déclarant lors de sa comparution le 15 Décembre 2012 : « Si j’avais une cause à embrasser aujourd’hui, ce serait celle de la compassion pour les mourants ». Avec ces aveux, l’Ordre des médecins d’Aquitaine n’a reconnu aucune circonstance atténuante au Dr Bonnemaison et a décidé de le radier de l’Ordre des Médecins.
Le Docteur Bonnemaison n’a en effet pas respecté la loi Leonetti de 2005 concernant la fin de vie. En effet,lLes personnes décédées, plongées dans le coma après un accident vasculaire cérébral étaient hors d’état d’exprimer leur volonté comme le rappelle la chambre disciplinaire de l’Ordre des Médecins : « En n’observant pas, à plusieurs reprises et de façon délibérée, la procédure collégiale et la consultation des personnes concernées, il a méconnu ses obligations déontologiques ».
Le Docteur Bonnemaison conteste ce jugement en déclarant : « J’arrivais en bout de course. Quoi qu’on en dise, il s’agissait d’un fonctionnement collégial. Les spécialistes avaient déjà posé leur avis et préconisé l’abstention thérapeutique ». Un avis partagé par ses avocats Me Benoît Ducos-Ader et Me Arnaud Dupin. qui ont décidé de faire appel de la décision de radiation en invoquant la prise en compte de « l’évolution sociologique et les débats de société soulignés jusqu’au plus haut niveau de l’État, qui rendent la législation actuelle obsolète ». De quoi relancer le débat sur la fin de vie en France…
Le DR BONNEMAISON est un héros. Les gens qui ont décidé de le radier de l’Ordre des médecins ne savent pas ce que c’est de souffrir. Ils prennent les décisions un peu à la légère dans ce cas. Ca donne pas envie d’avoir à faire à ces médecins de l’Ordre.
Je pense aussi que notre pays est tout de même un pays d’arriéré. La preuve, la loi sur la fin de vie. Laisser crever les gens naturellement par maladie ou infection alors que même un chien on le pique pour lui éviter des souffrances inutiles et atroces. Y a pas un problème qqpart dans notre société française ?
Il faut savoir ce que c’est qu’une fin horrible pour ne pas en vouloir à un médecin qui fait ce qu’il faut pour abréger les souffrances d’un être sans espoir. C’est ce qui s’est passé quand mon jeune frère est mort d’un cancer du pancréas. Le médecin chef nous a prévenu qu’étant sous pompe à morphine il ne souffrait pas et que si c’était le cas il accélérerait la pompe…Il nous a prévenu quand il a fallu et tous ses très proches étaient là autour de lui dans sa chambre d’hôpital . Et il s’est endormi à tout jamais. Je pleure en écrivant ces mots. Les médecins sont confrontés tous les jours à ce terrible dilemme alors arrêtons l’hypocrisie.