Infections nosocomiales. Vers une épidémie de bactéries ABRI ?
SANTE – Que se cache derrière cette bactérie ABRI (Acinetobacter baumanii résistant à l’imipénème) opportuniste et résistante aux antibiotiques ? Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’Institut de veille sanitaire (INVS) tire la sonnette d’alarme avec les chiffres inquiétants dans les CHU de France. Les infections nosocomiales sont responsables de 4 200 décès annuels en France !
En effet, entre 2001 et 2011 la part des signalements d’infections nosocomiales (liées à l’hospitalisation et aux soins) concernant ABRI est passée de 2 % en 2003 à 11,1 % pour les cinq premiers mois de 2011. Des chiffres inquiétants car le taux de mortalité brute est de 17% ce qui représente 172 décès entre 2010 et 2011 sur 1028 patients ayant contracté la bactérie ABRI.
L’étude scientifique du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’Institut de veille sanitaire (INVS) met également en avant des statistiques intéressantes concernant les cas les plus fréquemment rapportés : 37% sont liés à des infections respiratoires, 19% à des bactériémies/septicémies et plus de 12,5% à des infections urinaires. Il est également intéressant de noter que les services hospitaliers les plus touchés par cette bactérie Abri ultrarésistante sont les services de court séjour, de réanimation, ou encore de chirurgie.
Concernant les régions, l’épidémie de bactéries Abri semble en croissance dans toutes les régions maois voici les régions les plus concernées par les bactéries ABRI : Ile-de-France (27%), Nord-Pas-de-Calais (18%), Aquitaine (9%), Provence-Alpes-Côte d’Azur (8%) et Midi-Pyrénées (8%). Afin de lutter contre la propagation de l’épidémie, l’InVES recommande dans son bulletin épidémiologique des mesures de précaution comme le lavage des mains et la mise en place de protocoles d’isolement.