SIDA : un vaccin curatif « anti-VIH » testé sur l’homme ?
VIH – Depuis de longues années, la question se pose : va-t-on pouvoir enfin pouvoir guérir du Sida / VIH ? Après des années d’études et de tests probants sur les singes, des essais cliniques d’un vaccin contre le sida vont débutés à l’hôpital de la Conception, à Marseille auprès de patients volontaires. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a donné son autorisation le 24 janvier au démarrage des tests de ce vaccin contre le SIDA
L’Assistance publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM) annonce le démarrage des essais cliniques d’un vaccin thérapeutique contre le VIH, expliquant : «L’efficacité de ce vaccin a été démontrée dans des expériences in vitro et in vivo sur l’animal, en particulier des macaques». En effet, les premiers tests de ce possible vaccin contre le Sida avaient été effectués sur des singes avec succès il y à quelques mois grâce à des travaux scientifiques du Dr Erwann Loret.
Le Dr Isabelle Ravaux, du service des maladies infectieuses de l’hôpital de la Conception (AP-HM) explique au site Doctissimo le fonctionnement de ce vaccin contre le SIDA appelé « Tat Oyi » : « On a observé chez les personnes infectées par le VIH la présence d’une protéine Tat produite par le VIH. Cette protéine intervient dans les mécanismes de réplication du virus mais aussi au niveau extracellulaire en « trompant » le système immunitaire. Elle va d’une part empêcher les cellules tueuses de se lancer à l’attaque du VIH et d’autre part, elle agit sur les lymphocytes B en réduisant la production d’anticorps contre le VIH. En neutralisant la protéine Tat chez une personne séropositive, on espère restaurer son immunité et bloquer le développement de la maladie. Pour cela, il faut pouvoir déclencher une production d’anticorps anti-Tat suffisante. »
Pour réaliser ces tests, les 48 volontaires seront répartis en 4 groupes avec utilisation du vaccin et d’un placebo avec la diffusion des résultats prévue en Juin 2015. Cependant, il ne s’agit pas de crier victoire comme l’explique l’instigateur de ce projet Erwann Loret, le chercheur au CNRS qui a mis au point le vaccin : « Ce n’est pas la fin du sida, nous ne sommes pas là pour crier victoire. Nous devons attendre la fin des essais pour dire que nous avons une solution pour le début de la fin du sida.».
Dans tous les cas et comme l’explique le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida, ce vaccin est un projet et à court terme, un complément aux méthodes traditionnelles de lutte contre le Sida : «Ce produit ne pourrait pas se substituer aux traitements actuels. En tout cas, pas à court terme. Ce sera avant tout un outil supplémentaire pour aider à contrôler le virus du sida chez les patients.»