Tabac. Un vaccin anti-nicotine pour lutter contre la cigarette ?
SANTE – Les résultats de l’étude publiés dans la revue Science Translational Medicine et révélés par la BBC pourrait révolutionner la lutte contre le tabac et la difficulté des fumeurs à arrêter la cigarette. En effet, des chercheurs américains de l’université de Weill Cornell ont développé un vaccin génétique luttant contre la nicotine et dont les tests sur les souris sont plus que prometteurs !
Le principe de ce vaccin anti-tabac est assez simple : diffuser dans l’organisme un virus génétiquement modifié, qui contient des anticorps qui absorbent la nicotine. Ce vaccin repose sur un vecteur AAV (virus adéno-associé) et permet d’empêcher la nicotine d’atteindre les récepteurs dans le cerveau, empêchant ainsi une quelconque addiction à la cigarette !
Lors des évaluations du vaccin anti-tabac sur les souris, les résultats ont été bluffants ! En effet, une seule administration de ce vaccin chez la souris a entraîné la production à vie d’anticorps : sur les souris cobayes, on observe une baisse de 85 % du niveau de nicotine dans le cerveau suite à l’injection du vaccin. Ce vaccin a également des effets réparateurs sur la fréquence cardiaque et l’activité motrice.
Le Dr Ronald Crystal (Weil Cornell Medical College, New York) qui a dirigé cette étude sur ce vaccin anti-tabac nous explique plus en détails l’intérêt de cette étude : « Jusqu’à présent, la meilleure approche pour traiter la dépendance chronique à la nicotine provenant du tabagisme est d’avoir ces anticorps « Pacman » en patrouille, neutralisant la nicotine avant qu’elle puisse avoir un effet biologique. Notre vaccin permet à l’organisme de fabriquer ses propres anticorps contre la nicotine, et de développer de cette façon une immunité durable ».
Pour le Dr ROnald Crystal, cette découverte peut révolutionner la vie des fumeurs car « ils sauront que s’ils recommencent à fumer, ils n’en retireront aucun plaisir ». Cependant, pour cela, il faudra que le vaccin anti-nicotine soit aussi efficace sur l’homme que sur les souris. tT ce n’est pas une certitude pour Darren Griffin, professeur de génétique à l’Université du Kent qui estime que l’addiction à la cigarette est certes physique, mais aussi psychologique et sera donc plus intense chez un homme que chez une souris !