VIH. Les milieux gays parisiens plus exposés au Sida !
PARIS – Alors que ce week end avait lieu la gay pride à Paris, l’étude Prévagay publiée dans la revue PloS ONE et menée en 2009 par l’Insitut de veille sanitaire (InVS) auprès de quelque 886 hommes « ayant des rapports sexuels avec des hommes » (HSH) rencontrés dans 14 établissements gay parisiens (bars, clubs, saunas), révèle que les homosexuels qui sortent dans les établissements gays parisiens sont plus exposés au virus du Sida.
En effet, être homosexuel à Paris représenterait plus de risques d’attraper le VIH que de l’être dans le reste du territoire français comme le montrent ces chiffres de l’étude Prévagay : les nouveaux cas d’infection par le VIH s’élevaient à 3,8 pour 100 personnes par an, contre environ 1% pour l’ensemble des homosexuels et 0,017% (17 pour 100.000) par an pour l’ensemble de la population française (hétérosexuel).
Pour Stéphane Le Vu, épidémiologiste à l’InVS et premier auteur de l’étude ces chiffres sont inquiétant pour la communuauté gay parisienne : «Si l’on considère un groupe de 100 hommes séronégatifs qui fréquentent ces lieux, on estime qu’environ 4 d’entre eux seront infectés au bout d’un an.» Mais l’étude Prévagay révèle des chiffres plus inquiétants !
En effet, malgré les recours fréquents aux dépistages du Sida, l’étude montre que de nombreux gays ignorent être séropositifs ! Sur les 157 testés séropositifs (18%), 31 (soit 20%) ignoraient leur infection au moment de l’enquête, alors même que 19 d’entre eux avaient fait un test de dépistage au cours de
l’année écoulée.
Pour Stéphane Le Vu, « le recours au test de dépistage ne suffit pas, vu le niveau de risque » et la communication entre les deux hommes sera donc primordiale afin « d' »améliorer les stratégies de prévention, car il est très difficile de se fier au statut déclaré par le partenaire ».
Cette étude Prévagay permet également de remettre le sujet de la sensibilisation au virus du SIDA au coeur de la communication car certains chiffres sont très inquiétants : un homme sur quatre reconnaissait avoir eu au moins une pénétration anale non protégée avec un partenaire de statut VIH inconnu ou différent du sien. N’oubliez pas, sortez couverts !